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Les Clés de lecture du Mathnawî de Rûmî

"Clés de lecture pour entrer dans le Mathnawî de Rûmi " 

Cheikha H. Nur Artiran.

            Le Mathnawî est l’œuvre majeure du grand maître soufi de Konya Jalâl ud-Dîn Rûmî (m.1273). Composé de 260 000 vers doubles (distiques). Cette œuvre monumentale comprend six tomes dans lesquels il donne des clés de compréhension profonde du Coran.

Dans le Mathnawî, la femme symbolise la nafs (âme charnelle). Mevlâna utilise un langage symbolique pour parler de l’homme à l’homme. C’est le « remède des cœurs ». Comme la femme, l’âme charnelle (nafs) a une capacité d’enfantement. C’est un dragon à sept têtes, si on les coupe, soixante dix renaissent.

On doit bien comprendre les symboles pour interpréter le Mathnawî qui, lui-même, aide à la compréhension du Coran. On trouve mille cinq cents versets coraniques commentés dans le Mathnawî et deux cent soixante hadiths. Mais beaucoup de gens sont incapables d’en comprendre les paraboles et s’égarent. L’approche académique ne suffit pas, cela nécessite une intelligence et une éducation spirituelles de haut niveau. Ce n’est pas si simple.

Chez les Mevlevis, il existe une fonction spéciale et un maqam (station spirituelle) qu’on appelle Mesnewihan, c’est-à-dire « lecteur du Mathnawî». On doit écouter le Mathnawî à travers les Methnewihans afin d’avoir une juste compréhension de cette œuvre de Mevlâna. Lorsque Şefik can dede, le maître Mesnewihan de Cheikha H. Nur Artiran lui lisait le Mathnawî, il lui disait : « Est-ce que tu entends les battements du coeur de Mevlâna entre les lignes? Est-ce que tu captes le parfum de Mevlâna ? » Celui-ci disait : « il est nécessaire que tu meures à toi-même pour capter mon parfum. Ne me regarde pas tant que tu es vivant ». Ceux qui sont habités par leur ego ne peuvent pas comprendre le Mathnawî.  Il faut une pureté dans les pensées et dans le cœur. Le lire ne suffit pas, il faut une foi puissante et l’incarner dans sa vie. Mevlâna disait : « je suis l’esclave du Coran » ; et aussi « le Mathnawî, c’est la boutique de l’Unité, il n’y a pas de place pour la dualité ».

La source du Mathnawî, c‘est le Coran et les hadiths. Si quelqu’un interprète mal ses paroles, le Coran et les hadiths présenteront leurs doléances contre lui.                                        Sefiq can dede recommande de ne pas lire le Mathnawî comme un roman, pour en connaître la fin, mais de s’efforcer de le comprendre. Si on n’y arrive pas, ne pas faire des interprétations personnelles. Il faut le lire comme on ferait un acte de dévotion.

Les six tomes, les deux cent cinquante-neuf histoires du Mathnawî sont un commentaire de la première histoire, l’histoire du roi amoureux d’une esclave malade. Le Mathnawî raconte nous-mêmes à nous-mêmes. Le roi représente l’esprit, notre part spirituelle et la servante c’est notre âme charnelle. Tous les médecins qu’il envoie auprès d’elle ne peuvent la guérir car ce sont de faux cheikhs, mais le dernier est un « homme parfait » qui peut soigner l’âme charnelle.

Mevlâna n’est pas ennemi de la femme. On ne peut pas prononcer un jugement sur Mevlâna en prenant le sens littéral du Mathnawî. Sans une compréhension correcte des symboles, on aura une fausse conception de la pensée de Mevlâna. Il faut endurer des épreuves pour pouvoir accéder à la Vérité, ne pas lire avec des préjugés.

L’Essence spirituelle est subtile. Dieu nous montre des choses puissantes, des réalités difficiles à comprendre. Ce n’est pas accessible si on ne possède pas les clés.

Compte-rendu, rédigé par C.Murner, de la conférence en ligne du 26/04/2020 par Cheikha H. Nur Artiran sur le site de Conscience Soufie.

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